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Les hommes mettent dans leur voiture autant d'amour-propre que d'essence.

Pierre Daninos

Restauration Ford mustang

La « petite » Mustang, par rapport aux normes américaines de l'époque, n'a cessé de changer de formes d'année en année ; elle a pris du volume, tant au niveau carrosserie que moteur. À chaque année correspondent quelques versions rares préparées par Shelby, la GT 500 KR de 1968 notamment.

En 1966 est lancée la principale rivale de la Mustang : la Chevrolet Camaro. Chevrolet annonce que le nom vient d'un mot d'argot français, « camaro », signifiant « camarade »2 mais Ford rétorque ironiquement que c'est le nom d'un type de crevette (« Camarón » veut dire « crevette » en espagnol). Chevrolet dira alors qu'un Camaro était « un petit animal vicieux mangeur de Mustang »3.

Pour le millésime 1967, Ford prépare sa réponse. Ce millésime marquera une rupture avec les précédents. Bien que l'allure générale demeure la même, on note une augmentation de l'agressivité et de la sportivité (calandre plus grande, regard moins doux, taille augmentée...) et ce notamment afin d'installer le V8 390 ci (cubic inches, ou « pouces-cube ») de 320 chevaux, un de ces big-blocks, pour concurrencer le 396 ci de la Chevrolet. Le 390 offre de bonnes accélérations mais peine à prendre du régime, plus lourd de 100 kilos par rapport au 289 ci, mais il est tout de même une réussite, car vendu moins cher que ce dernier.

Pendant ce temps, Shelby s'aligne et va se constituer une petite gamme, toujours alignée sur les bases Ford : GT 350, GT500 (à partir de 1967) doté du V8 428 ci Police Interceptor de 355 chevaux, puis en 1968 apparaît le 428 Cobra Jet, la GT500 avec ce moteur est appelée GT500 KR pour King of Road (« roi de la route »). Considéré comme un modèle d'anthologie, les millésimes 1967-1968 présentent pourtant une érosion de ventes. La Shelby 1967 vue dans le film 60 secondes chrono est en réalité une Mustang modifié en Shelby pour les usages du film.